80% est un chiffre qu’il faut que je retienne pour ne pas sombrer.
Mon corps est aussi froid que le sommet de la montagne.
Et mon cœur a épongé des tonnes de larmes.
Le rendez-vous de la veille à Montpellier a été une consultation très mitigée.
C’est d’abord une élève du professeur qui m’a reçue dans un petit bureau, elle m’a posé des questions et elle écrivait les réponses sur une feuille.
Puis le professeur est entré avec son interne, et là j’ai cru que j’étais devenue un objet posé sur la chaise.
Il s’est adressé presque exclusivement à son personnel, leur posant des questions sur mes pathologies. Moi j’étais là à écouter sans vraiment écouter.
Et donc je n’ai pas pu poser les questions dont moi j’aurais aimé avoir des réponses.
Allez, on va dire que c’est un grand professeur qui a l’habitude et qui sait ce qu’il fait.
En conclusion :
Mon cas est très grave, j’ai une sévère paralysie, et d’autres pathologies dont je vous épargne les noms savants.
De ce fait je pensais être opérée, mais non je vais partir quatre à six semaines en centre de rééducation fonctionnelle et la seule bonne nouvelle que j’ai pu entendre, c’est qu’en général on ressort avec 80 % de réussite, c’est-à-dire 80 % de récupération.
Mais ce centre est à 2h de la maison.
De plus, j’ai d’autres examens à faire avant qui seront regroupés sur une journée puisque, j’habite loin du CHU et ils n’ont trouvé que la date du 26 juin, c’est-à-dire que j’ai encore des semaines de souffrance, puis ensuite le centre. Enfin bref comme a dit le professeur, j’en ai pour un an un an et demi avec eux.
Mais après tout, je me dis que un an de ma vie, si je redeviens quasiment normale, il me faudra beaucoup de patience et du courage et comme on dit, il y a pire.