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Les randonnées et balades d'une retraitée
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On achève bien les patients

On achève bien les patients

 

Je vais passer un temps infini à écrire cet article mais j'en ai besoin.

Il y a un monde entre entendre presque tous les jours d'horribles faits divers sur les ravages de la désertification médicale (laisser mourir des patients sur des brancards) et en vivre le quart.

Il est évident qu'en lisant ou écoutant ces affreuses histoires nous sommes effarés. Mais au final cela ne nous concerne pas et nous reprenons le cours de notre vie. Et heureusement même si çà semble peu charitable car nous avons un instinct de survie qui nous protège sinon nous serions tous et toutes en dépression.

Mais quand, pour une raison quelconque, nous sommes obligés d'ouvrir la lourde porte du système médical et que cela nous concerne personnellement, nous étions loin d'imaginer toute l'absurdité et l'horreur qui existent à l'intérieur de services à bout de souffle.

Faut-il en vouloir à cette secrétaire débordée qui vous répond mécaniquement et au final ne fera strictement rien pour vous car elle n'a pas de solution.

Alors si on doit chercher un responsable à tout ce gâchis, sachant que notre système de santé était l'un des plus performant au monde, on n'a pas à aller loin !

La politique fait très mauvais ménage avec la santé car à force d'économies on nous laisse souffrir, on nous laisse mourir...

Pour ma part imaginez le ridicule de la situation :

26 janvier : terrible chute 

                   pompier exécrable qui me sort "faut arrêter de gueuler parce qu'on va pas s'entendre" et qui marque sur son rapport "pas de déplacement"

 

                    Urgences de Céret où on fait une radio : l'os de mon épaule est descendue dans le dos

Un médecin essaie de replacer l'os. Il n'y arrive pas. On me shoote pour faire le trajet jusqu'à Médipôle Cabestany mais l'ambulance s'arrête en milieu de chemin, ce n'est plus leur secteur et je suis à nouveau manipulée pour me mettre dans une autre ambulance. Je vous épargne mon état.

J'arrive enfin aux urgences de Médipôle où ENFIN je tombe sur des êtres humains dignes de ce nom.

Mais le chirurgien ne me replacera l'os que le lendemain après-midi. J'ai tellement été shootée qu'il serait trop dangereux de m'anesthésier.

27 janvier : Je passe au bloc sous anesthésie générale en début d'après midi. Une infirmière qui me voit passer sur le brancard me dit "enfin vous passez, je suis contente"

Après quelques heures on me remonte à la chambre où m'attend mon mari. Et je n'aurais de cesse depuis ce jour de souffrir le martyr de la main comme si on me la broyait.

Je passe un EMG qui montre qu'il n'y a plus de connexion entre l'épaule et la main mais j'ai fait l'EMG un peu trop tôt.

La douleur est horrible, j'appelle la secrétaire du chirurgien qui ne peut rien faire pour moi.

J'appelle la secrétaire de mon médecin traitant qui me propose un rendez-vous.... dans 8 jours !!!

Je finis par appeler un médecin sur le système Qare qui double les doses de calmant.

17 février : Je passe la radio de contrôle, ils sont à deux à me tenir. J'attends les résultats, c'est anormalement long. J'entends mon nom et un infirmier me ramène vers la radio. Je lui dis que je l'ai déjà faite mais il me dit que le radiologue veut un scanner.

Après cet examen le radiologue me reçoit et là je vois l'impensable : une fracture et un bout d'os qui se promène.

Le chirurgien est en vacances, mon mari passe 2 jours à essayer d'avoir un rendez-vous pour une IRM en urgence, on me met sur liste d'attente et rien, plus rien.

J'aurais voulu avoir l'IRM avant le rendez-vous avec le chirurgien mardi prochain afin de comprendre enfin pourquoi ma main ne réagit plus et me fait mal.

Voilà où j'en suis...

Pour finir cet article très long il y a une chose que je retiendrais : jamais je ne dirais à une personne qui souffre "çà va aller". C'est la pire phrase qu'une personne en souffrance puisse entendre. Je ne prononcerais non plus les phrases du genre "ma pauvre" "c'est la merde". Non on a juste besoin de silence ou une écoute bienveillante sans prise de position.

Comme mes voisins qui sont passés ce midi m'offrir des fleurs et des rouleaux de printemps (vous vous rappelez de mon adorable voisine Martini (oui c'est son prénom) asiatique ?